CULTURE

« Qui a peur de Virginia Woolf »

gros plan sur l'affiche de qui a peur de virginia woolfL’éternel conflit entre 2 personnages formés par un couple qui se déchire a maintes fois inspiré le cinéma et le théâtre. Cependant, à la simple évocation de ce titre « Qui a peur de Virginia Woolf » on ne peut s’empêcher de penser au couple mythique que furent Elizabeth Taylor et Richard Burton à l’écran, en 1967.  

Un temps délaissée, l’œuvre de l’américain Edward Albee est reprise actuellement au théâtre dans un décor volontairement vétuste et décadent. La mise scène totalement dépouillée d’Alain Françon donne au texte toute sa force.   

Un texte où la pensée profonde de l’auteur se cache derrière une ironique grinçante et une foultitude de jeux.
Nous assistons alors à une joute oratoire entre un couple, quelque peu « usé » par quelques années de vie commune,
qui prend à témoin pour ne pas dire en otage un jeune couple, venu leur rendre visite à une heure avancée de la nuit… Déjà là, dans cette visite peu conventionnelle on s’interroge : tous les protagonistes de cette histoire seront-ils, eux aussi, peu conventionnels, voire déjantés ?…

qui a peur de virginia woolf photo dunnara meas

Dans cette perspective, nous ne sommes pas déçus du voyage !… Entre Martha, un brin éméchée, et Georges se livre un combat sans merci.
Tout n’est que névrose, vulgarité, soupçons et mensonges. Les réflexions amères, vives, piquantes lancées comme des flêches par l’étonnante interprète Dominique Valadié alias Martha ne font pas toujours mouche face à l’élégant Wladimir Yordanoff, dans le rôle de Georges, au flegme tout britannique qui ne s’en laisse pas conter et dévoile, non sans ironie, son côté manipulateur.

Quant au jeune couple universitaire, bon chic bon genre, joué avec discrétion par Julia Faure et Pierre-François Garel,
il est incrédule et désarçonné un temps, mais il va se mettre très vite au diapason, d’une toute autre façon….
Je vous laisse le soin de découvrir ce huit clos à l’image des couples qui se font, se défont ou restent ensemble pour le meilleur et, parfois pour le pire !
Peut-être parce que le pire, ce sont les querelles conjugales, celles qui comblent le vide, évitent l’ennui et la solitude, sortent de carburants qui permettent au couple de perdurer… et d’affronter ses propres illusions…

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* Théâtre de l’œuvre 55 rue de Clichy 75009 Paris.
Réservations : 01 44 53 88 88 / www.theatredeloeuvre.fr
Jusqu’au 3 avril 2016

                                                                               Lydie-Léa Chaize

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