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Chambord, « merveille du monde » !

Chambord-Credit-photo-Leonard-de-Serres-juin-2011Sorti de rien et laissé inachevé, ”merveille du monde” en son temps, le Château de Chambord continue de faire rêver. Longtemps auréolé de mystère, éclos dans un écrin de verdure comme le feront deux siècles plus tard les folies ponctuant les jardins, le Château de  Chambord est proprement fascinant.

Marquant l’ambition de François 1er en matière d’architecture, Chambord peut être considéré comme l’apothéose de la première Renaissance en France. L’escalier central à double révolution (véritable invention attribuée à Léonard de Vinci) est au coeur d’un édifice majestueux et novateur concu comme un château de chasse. Symétrie et verticalité sont les deux grands principes de Chambord. Ponctuant les toitures en ardoise, des lucarnes et souches de cheminée sont hérissées de « putti » (petits anges d’amour) et candélabres d’inspiration italienne.

Chambord : ses 4 vérités !

1) Léonard de Vinci n’est pas l’architecte de Chambord il est mort à Amboise en 1519 et avant le lancement du chantier. Par contre ses dessins et en particulier son étude pour un escalier à quadruple révolution ont servi de sources d’inspiration aux architectes et maîtres de travaux.

L’intérieur de la vis du sublime escalier central de Chambord, construit entre 1519 et 1539, reprend les mêmes éléments de décor que ceux déployés à l’extérieur: chapiteaux sculptés, incrustations d’ardoise, coquilles et autres motifs ornementaux. Le tout surplombé des emblèmes du roi, le ”F” et la salamandre alternés dans les caissons du plafond.

L’escalier, imaginé dit-on par Léonard de Vinci, permet à 2 personnes de monter ou descendre sans se croiser mais permet malgré tout de se voir à travers les puits de lumières lorsqu’on est au même étage. Cet escalier fait 9 mètres de diamètre et compte 146 marches pour chacun d’entre eux. Il permet egalement d’accéder à la terrasse et de monter jusqu’à l’entrée de la tour lanterne d’où l’on peut contempler l’ensemble du domaine (5.000 m2, un petit Paris intra-muros, dont la partie fermée au public peut-être visitée en 4×4 ou en calèche!).

Enfin le plafond de ce fabuleux escalier comporte des caissons avec des « F » et des salamandres en alternance, les emblèmes de Francois 1er que l’on retrouve un peu partout dans tous les châteaux où il habita Chambord, Blois, Amboise, Fontainebleau…

2) Chambord est un vrai caprice architectural du nouveau roi François 1er. Il se veut prince architecte et entreprend dès son avènement la reconstruction des logis royaux d’Amboise et de Blois, avant de confier à Léonard de Vinci le projet d’un château à Romorantin, arrêté à la mort de l’italien en 1519. Dès lors, le roi jette son dévolu sur Chambord, destiné à abriter de courts séjours voués aux plaisirs de la chasse.

Chambord est un majestueux et novateur château de chasse mais n’est pas un château fort. En dépit du plan massé du donjon et de ses nombreuses tours, il est dépourvu d’éléments réellement défensifs. C’est un édifice audacieux et par rapport aux précédentes initiatives architecturales du début du règne de François 1er, Chambord apparait comme un projet novateur: simple château de chasse à l’origine, il devient rapidement, par sa démesure, la demeure royale témoignant de la puissance et des prétentions de la monarchie française. Chambord marque les visiteurs de XVIème siècle comme ceux d’aujourd’hui.

3) François 1er n’a jamais vraiment habité à Chambord. D’ailleurs si le donjon est terminé à sa mort, l’enceinte du château n’est achevé que sous le règne de son fils Henri II.
Après sa défaite à Pavie en 1525 et sa captivité en Espagne, François 1er décide de séjourner à Paris et dans ses environs et délaisse ainsi le Val de Loire. Ainsi le souveain ne passera que soixante-deux nuits à Chambord pendant tout son règne (soit une moyenne de deux nuits par an) contre plus de huit cents à Fontainebleau et plus de mille à Saint-Germain-en-Laye, autres résidences royales bénéficiant d’un environnement de chasse.

Après sa mort, les successeurs de François 1er se désinterressent de Chambord et le site tombe en ruine. Il ne fait l’objet d’un regain d’intérêt qu’à partir du milieu du XVIIème siècle, en 1745, lorsque Louis XV donne le domaine de Chambord à son maréchal de guerre Maurice de Saxe qui y habite jusqu’à sa mort en 1750. Il y commande la restauration du Château. Il fait réaliser de nombreux travaux, tant extérieurs (la plantation de parterres notamment) qu’intérieurs ( des décors en trompe-l’oeil) et renforce le confort des logis avec l’installation de poêles en faïence.

4) Voulu dès les premières années de son règne par François 1er,  le Domaine de Chambord est le plus grand parc forestier clos d’Europe. Destiné à assouvir la passion du roi pour la chasse, le parc de Chambord, véritable écrin végétal de la demeure royale, est entièrement clos de murs sur un périmétre de 32 kms. S’étendant sur 5440 ha, soit la surface intramuros de Paris, il constituait et constitue toujours une formidable réserve cynégétique.

NOUVEAUTE 2015 : Le Vin de Chambord est planté. Les vignes de Francois 1er sont de retour au château !

2015-2016 : 500 ans après leur introduction par le roi lui même, en 1519, le domaine national de Chambord replante les vignes de Francois 1er, à l’ouest du château, tout en conservant la diversité environnementale des espaces naturels.

12 hectares de vignoble au total seront plantés dans l’enceinte du Domaine national de Chambord. 4 ha de Pinot Noir ont été plantés en mai 2015 et 2ha du vieux cépage de Romorantin en juin. 6 autres ha de Romorantin (non greffés et pré-phylloxérique) seront plantés l’an prochain.
Le vin de Chambord c’est l’art de vivre à la francaise. C’est restituer une réalité historique du domaine et mettre en valeur sa biodiversité.
La vigne de Chambord sera composée de 2 cépages : le Romorantin importé de Bourgogne par Francois 1er (Appellation Origine Contrôlée unique au monde Cour-Cheverny ; un cépage né en 1517 par la volonté de Francois 1er près de la ville de Romorantin à partir de plants bourguignons) et le Pinot noir cultivé à Chambord, sous le maréchal de Saxe, propriétaire du château au XVIII siècle.

500 ans après Jean d’Haussonville, le Directeur Général du domaine fait ainsi revenir les vignes que Francois 1er avait importées de Borgogne dès 1519. Attendue pour 2019, la production de la 1ère cuvée de vin de Chambord devrait atteindre les 60.000 bouteilles. Appellation Clos de Chambord.

Chambord refait le décor !

Magique ! Vous êtes dans l’une des salles plutôt sombres et austères du Château de Chambord mais si vous jetez un coup d’oeil sur votre Histopad -tablette numérique fournie à l’accueil- vous voici dans une chambre d’inspiration Renaissance aux tentures d’un rouge flamboyant. Basé sur la réalité augmentée et la reconstitution virtuelle, ce nouvel outil transforme réellement la visite en donnant un aperçu de décorum à l’époque de François 1er. Si on célèbre les 500 ans du sacre du roi dans toute la Vallée de la Loire, à Chambord, on lui rend virtuellement sa chambre à coucher ! Tous les jours de 9h à 18h. 11€ l’entrée. Plus sur www.chambord.org

Chambord, c’est un domaine, un château, une forêt, un village, un port… à 1h30 de Paris!

L’association des marins du port de Chambord a mis à quai un bateau traditionnel de pêche en Loire, amarré au port de St-Dyé-sur-Loire. Cette toue est aménagé pour accueillir jusqu’à quatre personnesdans son nid de bois, avec douche solaire et toilettes sèches. Le petit-déjeuner se prend sur la terrasse à fleur d’eau, en mode contemplatif. En journée, l’association propose également des balades à bord d’un autre bateau traditionnel, une saponaire, 12m de long, doté d’une voile gonflée par les vents de la Loire. 110€ la nuit pour 4 personnes avec petit-déjeuner. Plus sur www.marins-port-chambord.fr

Prochainement sur Francofil: 1515/2015, Blois, Amboise, Beauregard….
Le Val de Loire célèbre le 500ème anniversaire de l’accession de François 1er au trône de France. Si les grands châteaux sont au rendez-vous, ils ne sont pas les seuls. D’autres monuments, de moindre renommée mais tout autant ouverts au public, des villes et des pays viennent renforcer cette célébration…

Cet article fait partie d’une série à lire sur www.lefrancofil.com

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