LE SAINT-JAMES, UN HÔTEL PAS COMME LES AUTRES
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Baudelaire
Ces vers semblent avoir été écrits pour Le Saint-James.
Une maison où passer des instants privilégiés, où le temps semble comme suspendu, à l’abri du brouhaha du monde, rendez vous avenue Bugeaud, à quelques encablures de l’Arc de Triomphe.
Là, en plein cœur de Paris, un petit mais néanmoins majestueux château posté en sentinelle derrière une imposante fontaine qui fait chanter ses jets d’eau, cache aux regards indiscrets une terrasse où sont posées nonchalamment des tonnelles en forme de montgolfières, souvenirs du temps où le lieu était le premier aérodrome parisien.
L’intérieur n’a rien à envier à l’extérieur avec une monumentale et théâtrale montée d’escalier toute de noir et de blanc revêtue d’où tombe au bout d’une longue chaîne ce que Bambi Sloan, la décoratrice, appelle son chaos de lustres, un empilement de divers luminaires brillant de mille feux véritablement unique et spectaculaire.
Mais Bambi Sloan, décoratrice iconoclaste et fantasque ne s’en est pas tenue là et a utilisé sans compter son goût pour l’inattendu et l’extravagance, en composant des décors uniques et audacieux pour chacune des 48 suites et chambres que propose l’établissement. Tableaux et gravures anciennes, portraits qui semblent de famille côtoient des tapisseries uniques, des bibelots chargés d’histoire et maints objets authentiques chinés ici et là, créant une atmosphère feutrée et chaleureuse.
Mais là n’est pas le plus étonnant et il faut absolument se rendre dans l’ancienne bibliothèque de la Fondation Thiers installée en ces lieux en 1892 par Madame Dosnes-Thiers en mémoire de son illustre époux.
Dans cette belle salle aux boiseries de bois blonds, aux collections de livres aux reliures fauves installé confortablement dans de profonds fauteuils en cuir, dans une ambiance cosy très british, on déguste une boisson ou les belles et délicieuses gourmandises, gâteaux, entremets et autres macarons du nouveau chef pâtissier Mathias Alet, un régal pour les yeux et le palais.
L’ensemble d’un luxe subtile, aux allures non d’hôtel impersonnel mais plutôt d’une maison de famille cossue sans ostentation selon les souhaits du directeur Yves Monnin est réellement propre à séduire une clientèle exigeante.
Si vous n’êtes pas client de l’hôtel ni membre du très privé club Saint-James, vous pouvez profiter malgré tout en parfait épicurien de cet endroit exceptionnel au dîner en semaine ou le dimanche autour d’un brunch généreux.
Le restaurant avec aux commandes Virginie Basselot qui a eu pour maîtres Dominique Bouchet au Crillon, Guy Martin au Grand Véfour et Eric Frechon au Bristol propose une carte alléchante et variée, travaillant avec art les produits de saison.
De quoi vivre un moment magique dont vous vous souviendrez longtemps.
Par Nicole Bourbon