Maison THIERCELIN
Nichée entre le Carreau du temple et République, la maison Thiercelin, épicerie fine, déploie ses murs discrets à l’abri des curieux.
Mais le seuil franchi, nous voici véritablement au royaume de Goumanyat, sur les rayons s’alignent épices variées, curcuma, curry, cumin, le safran bien sûr qui fit la renommée de la maison, poivres divers, de Sichuan, de Tasmanie, poivre Tchuli et le dernier en date, le Timut, vinaigres insolites, huiles parfumées et bien d’autres merveilles propres à vous réjouir le palais, à vous faire saliver, à vous entraîner dans un voyage ensoleillé.
Qualifié de « bijouterie gastronomique » par Télérama, ce temple du bien manger, ce gardien des saveurs, ce prophète d’une nourriture charpentée savamment dosée ne peut laisser le gourmet indifférent.
C’est que du savoir-faire, ils en possèdent chez Thiercelin, puisqu’ils en sont à la septième génération d’une famille toute entière consacrée à la mise en valeur de ces ingrédients magiques sans lesquels toute cuisine serait bien insipide. Autant dire que la route des épices, ils la connaissent et le dernier héritier en date David a repris le flambeau avec son frère, animés tous deux de la même passion que leurs ancêtres qui avaient débuté l’aventure en 1809.
Toujours essayant de se renouveler, ils créent de nouvelles essences sans oublier le conditionnement, avec le création qui sera d’ici la fin du mois en rayon, un très beau flacon en verre recyclé, le contenant se devant d’être à la hauteur du contenu, un peu comme les parfums avec lesquels les épices offrent nombre de similitude, on parle d’ailleurs ici aussi de « nez ».
Le premier étage est consacré aux noix, amandes, thés et le sous-sol abrite sous ses magnifiques murs voûtés de pierre une cuisine qui accueille les cours que l’on peut suivre le samedi sous la conduite de Christophe Schmitt, chef au restaurant Le Diane Paris Fouquet’s (six personnes maximum).
On peut apprendre quantité de choses en écoutant David, sur le safran notamment le fleuron de la boutique. Savez-vous qu’il en existe plusieurs sortes, qu’il y a même de faux safrans fabriqués avec du gardénia au lieu de la fleur de crocus sativus, qu’il faut 150 000 fleurs pour faire 1kg de safran, que la plupart sont cultivées en Iran où ont lieu cueillette, émondage et séchage.
Tous les produits sont ensuite traités et conditionnés en Seine et Marne.
Voilà une visite qui vaut le détour comme disent les guides et on quitte ce lieu enchanteur avec l’envie de tout acheter !
Nicole Bourbon